Après avoir fait l'acquisition d'une Jaguar XJ 6 série 40, je me suis tout naturellement rapproché de Sovejag.
Mon nom, Bernard Soler-Thèbes, parlera peut-être aux lecteurs de LVA, Rétro Passion, Rétro Collection ainsi qu'aux divers journaux moto avec lesquels je collabore.
Indépendamment de cela, je suis tôlier-formeur, une activité passionnante que j'ai apprise dans un centre AFPA, un vrai régal !
Ma Jaguar, pour y revenir, a passé des annnées dehors sans aucune protection, et présente évidemment des points de corrosion. Je vais donc les traiter, en prenant les photos nécessaires à votre intention. Car hélas, en tôlerie, tout le monde parle mais personne n'y entend quoi que ce soit, y compris les carrossiers actuels. Ce sera ma modeste contribution au fonctionnement du club, en remerciement de l'efficacité de leurs dirigeants.
Commençons par un phénomène affectant la quasi-totalité des voitures, le pourrissement du bas des portes. Provoquée par l'eau stagnant dans le sertissage inférieur, cette corrosion se révèle trop tard, lorsque se produisent des cloques dans la peinture, signifiant que la tôle est percée.
A ce stade, il faudra étamer, nous en reparlerons... En attendant, la solution consiste à traiter préventivement cette rouille accumulée dans le rabat de la tôle.
Dans le coin avant de la porte, côté intérieur, pratiquons un trou de 6 mm, qui sera quasiment invisible.
Attention: le panneau extérieur est juste derrière, ne le traversons pas !
Au moyen d'un ruban adhésif, obturons les trous d'évacuation situés (malheureusement) au-dessus du sertissage.
Ensuite, il ne reste qu'à faire pénétrer du Rustol par le petit trou de 6 mm, puis de le faire circuler d'avant en arrière en garant la voiture dans une pente et en lui faisant faire un demi-tour de temps en temps. La capillarité du Rustol (qui sèche très lentement) le fera légèrement remonter le long des sertissages verticaux et vos panneaux de portes seront ainsi traités.
Le lendemain, débouchez les trous d'évacuation et récupérez le produit excédentaire.

Règle générale: Le pourrissement à l'intérieur d'un corps creux n'est pas provoqué par la pénétration de l'eau, mais par le fait qu'elle ne peut pas ressortir. Il ne faut donc pas hésiter à pratiquer un trou d'évacuation au point bas, qui permettra aussi de pulvériser un antirouille au moyen d'un pistolet à diffuseur souple. Et surtout, n'utilisez jamais cette mousse-miracle qui se gorge d'eau comme une éponge, accentuant la corrosion qu'elle prétend éviter.

Vue 1 – Pour faciliter la prise de vue, j'ai utilisé une porte démontée. Le coin inférieur avant est l'endroit le plus discret pour pratiquer le petit trou de remplissage. Evidemment, vous pouvez éviter de percer ce trou en dégarnissant le panneau:

Vue 2 – Après avoir nettoyé le sertissage inférieur, on obture les trous d'évacuation avec du papier à masquer:

Vue 3 – A l'aide d'un flacon souple, on fait pénétrer un demi-verre de Rustol par le trou. Par sécurité, on peut renouveler l'opération quelques mois plus tard:

Vue 4 – Le produit et le matériel nécessaires : le Rustol et un flacon souple. Le pistolet à diffuseur orientable vous permettra de traiter les parties inaccessibles, comme le sertissage des ailes arrière à partir du coffre: